Les postes de radio clandestins ...
rideau
la radio dans les camps de prisonniers allies
A partir de 1942, dans tous les camps, on avait réussi à introduire des postes clandestins, soit dans des colis subtilisés avant leur inspection, soit directement, avec la connivence de soldats français qui avaient affaire à l'extérieur, parfois même avec des complicités allemandes. L'écoute était organisée systématiquement, aux heures des bulletins d'information des principaux postes anglais, russes ou neutres.
Tout cela posait bien des problèmes; mais l'ingéniosité des prisonniers parvint, le plus souvent, à les résoudre élégamment. Les baraques n'avaient de courant électrique que très irrégulièrement ; pour utiliser les postes, les techniciens de l'électricité réalisèrent des branchements clandestins, à la Kommandantur par exemple, avec même du matériel volé aux gardiens ; à l'oflag de Lübeck, on fabriqua même, pour parer à toute crise, une dynamo, qui n'eut d'ailleurs pas à servir.
Bien entendu, lors des séances d'écoute, un service de guet très minutieux était mis en place ; le reste du temps, le poste était caché, ici dans une cloison, là dans un poêle...
postes de radio clandestins
Les informations diffusées dans les chambres permettaient de tenir à jour les cartes du front qui étaient affichées un peu partout, et les Allemands qui circulaient pouvaient ainsi constater que les prisonniers étaient souvent renseignés avant eux, et bien mieux qu'eux. Ils n'ignoraient généralement pas l'existence des postes clandestins, mais encore fallait-il les trouver. Pour cela, et aussi à d'autres occasions, des fouilles systématiques étaient effectuées, tantôt dans une baraque ou une chambre, tantôt dans tout un block, voire dans tout le camp. Avant la fouille, il y avait toujours un appel. Si le soldat français chargé de sonner le rassemblement avait perçu des indices suspects, il avertissait par quelque modification dans sa sonnerie de clairon ; tous ceux qui avaient quelque chose à cacher prenaient leurs précautions.
Après la fouille, on retrouvait les chambres dans le plus grand désordre ; mais le jeu consistait alors à récupérer subrepticement une partie du butin que les fouilleurs emportaient. N'a-t-on pas vu, même, un fouilleur peu attentif laisser traîner sa veste... et son portefeuille? Subtiliser celui-ci, le temps de reproduire, à toutes fins utiles, les pièces d'identité qu'il contenait, était un jeu d'enfant pour des prisonniers expérimentés.
anecdote
accueil
Accueil
Les prisonniers